Le sel de nos larmes

Le sel de nos larmes, Ruta Sepetys, Bee Formentelli, Gallimard Jeunesse, Scripto.

le sel de nos larmesQuatre voix : celles d’Alfred, Joana, Florian et Emilia. Quatre voix pour quatre histoires, qui vont se croiser, s’entrecroiser, se rencontrer. Et le destin de chacun sera lié à celui des autres. Et tous seront sur ce maudit bateau.
Quel livre ! Mais quel livre ! L’alternance des quatre voix crée immédiatement un suspense qui donne envie de sans cesse tourner les pages. Comment en effet abandonner Joana pour passer à un autre personnage sans avoir hâte de revenir à la suite de son récit ? Et il en va de même pour les quatre autres, auquel on ne peut que s’attacher grandement ! Enfin… si l’on excepte Alfred.
Je suis impressionnée par le talent de l’auteur. Elle qui avait déjà tant brillé avec Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre revient ici avec un nouveau roman totalement bouleversant. Et lorsque le lien apparaît entre les deux œuvres, l’émotion grandit alors davantage encore.
Je ne veux rien raconter de l’histoire car elle se dévore quand on ne sait rien de qu’il va advenir. Mais, moi qui ignorais le tragique destin de ce bateau historique sur lequel vont embarquer les personnages (je ne spoile pas, c’est écrit sur la 4e de couverture), j’ai trouvé que ce récit était nécessaire, pour ne pas oublier, pour se souvenir, pour l’Histoire.
Quelle force dans les émotions, le suspense, les personnages ! Vraiment, Ruta Sepetys, quelle brillante auteur !

Ajax, Chat va bien !

Ajax, Chat va bien !, Tourbillon, P’tit Globulle, Mr Tan, Antoine Dole, Diane Le Feyer, Miss Prickly.

20170324_133448Pauvre Ajax, lui qui se fait tout le temps embêter par la terrible Adèle ! Mais l’heure est aujourd’hui à la gloire car le voici héros de sa propre bande dessinée !
Ajax, pauvre petite boule de poils naïve, se fait malmener, croit toujours qu’Adèle sa maitresse lui veut du bien et voit toujours le verre à moitié plein… et le lecteur oscille entre « oh le pauvre ! » et « ahah, il s’est encore fait avoir ! ». Cette ambivalence d’émotions donne alors toute la force aux planches qui font alterner les émotions et donnent sans cesse envie de lire encore et encore les aventures d’Ajax. Quant à l’humour, il repose tantôt sur des coups de théâtre, des jeux de mots, des situations cocasses et cette variation assure ainsi la surprise à chaque page. Du coup, on rit, on jubile, on savoure.
Destinée aux lecteurs amateurs de la série ou à ceux, un peu plus jeunes, qui ne la connaissent pas encore et aiment s’amuser de fourberies et de gags scéniques, cette bande dessinée a tout pour séduire ! Ajax, chez nous, il est adopté ! Vivement le tome suivant !

Vampire, ça craint (grave)

Vampire, ça craint (grave), N. M. Zimmermann, Pocket Jeunesse.

vampire ça craint graveSe faire mordre et devenir un vampire, ça rend tout de suite la vie plus compliquée. Il faut déplacer sa chambre à la cave, gérer le soleil et supporter la cohorte de filles qui nous courent après. Non, vraiment, ça craint.
Voilà à peu près le résumé du livre qui, pour tout révéler, n’ira pas plus loin. Ce qui est réussi, c’est de faire du vampirisme un état maladif : on suit le personnage comme s’il découvrait avoir soudainement une maladie contraignante. Du coup, on pourrait presque utiliser le vampirisme comme prétexte pour réfléchir à la différence, au regard d’autrui, etc. Mais cela reste dommage que les événements relatés restent peu passionnants. Aussi, le choix de mettre une police qui soudainement montre certains termes en capitales a pour objectif d’attirer l’attention du lecteur et de relancer le dynamisme de lecture. Mais, personnellement, j’ai plutôt l’impression d’entendre crier les mots qui sont mis en valeur. Du coup, cela rend la lecture peu agréable. Ce livre devrait toutefois attirer les jeunes lecteurs grâce cette mise en page, sa couverture et son thème. Mais il ne marquera peut-être pas bien longtemps les esprits, en tout cas pas le mien.

Oh !, Un livre qui fait des sons

Oh !, Un livre qui fait des sons, Hervé Tullet, Bayard Jeunesse.

OhHervé Tullet innove encore une fois dans un nouveau livre en proposant à son lecteur une lecture active très ludique… et sonore ! D’abord, on rencontre un rond bleu, nommé « oh ». Quand il est petit, on fait un petit « oh » et, quand il est grand, on fait un gros « OH ! ». Les « oh » se multiplient et il faut alors enchainer petits et gros sons, les faire frémir, pleurer ou jouer. Et puis voilà « ah ». Les deux amis entrent alors en discussion très sonore et le lecteur enchaine les « oh » et les « ah » en se concentrant bien. Après avoir bien joué avec les deux amis, le lecteur découvre « whaou ». On ne peut plus arrêter les trois compères qui s’amusent sans fin !
Hervé Tullet ajoute ici brillamment une nouvelle interaction à ses créations et le lecteur prend un plaisir à faire et refaire les jeux sonores proposés. Une grande réussite !
Tout de suite, la démonstration en images :

Le livre le plus génial que j’ai jamais lu

Le livre le plus génial que j’ai jamais lu…, Christian Voltz, Off-Pastel, L’école des loisirs.

le livre le plus génial que j'ai jamais luMais « qu’est-ce que c’est qu’ce titre ? », se demande le petit personnage de la couverture ? Et il n’a pas fini de parler ! Tout au long de l’histoire, môssieur interrompt la narration pour donner son avis. Bon, c’est vrai qu’une pirate qui a un nounours, cela casse la crédibilité du personnage, le petit bonhomme a raison de critiquer l’auteur. Mais voilà qu’à force de se faire remarquer, l’auteur compte bien lui clouer au bec, au petit bonhomme.
Le jeu de mise en abyme est extrêmement savoureux. L’auteur se met en scène, attire l’attention sur son travail de construction d’une histoire, des illustrations, d’un livre, et crée ainsi une œuvre d’une grande originalité qui, en plus, est truffée d’humour. Du coup, le lecteur adhère et adore à coup sûr ! Le livre le plus génial que j’ai jamais lu ? Pari gagné ! Le livre est en effet bien surprenant et amusant. Monsieur Voltz, bravo !

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Un livre

Un livre, Hervé Tullet, Bayard Jeunesse.

un livreTout commence par un rond jaune. Et l’on te dit « appuie sur ce rond jaune et tourne la page ». Alors toi, lecteur, tu appuies, tu obéis, tu tournes et… magie !, tu as fait apparaitre un second rond jaune ! De fil en aiguille, le livre t’emmène loin. Et toi, porté(e) par les consignes, tu suis, tu te laisses porter, tu voyages et tu es ébloui(e).
Ce livre, c’est LE livre. L’indispensable, celui qu’il faut à tout prix avoir. Interactif à l’horizontal (c’est-à-dire sans numérique), le jeu matche et le lecteur fonce dans la lecture. Et si l’on veut la version numérique, youpi, elle existe ! Allez, sans hésitez, on fonce, on l’achète !

un livre inter

La chimiste

La chimiste, Stephenie Meyer, JC Lattès, Dominique Defert, Carole Delporte.

la-chimisteÉvidemment, un nouveau Stephenie Meyer, cela fait le buzz. De mon côté, si j’avais considéré l’héroïne de Twilight incroyablement et insupportablement cruche, j’avais été fort étonnée par Les Âmes vagabondes, que j’avais trouvé mieux écrit et mieux construit. Je pensais que, puisque publié en adultes, ce nouveau roman serait dans cette lignée. Et… raté ! Le livre m’est tombé des mains à la moitié, qui a déjà été difficile à atteindre.
D’abord, le début est très longuet. Le choix de la focalisation interne à la troisième personne crée une distance qui ne permet pas de s’impliquer immédiatement dans la lecture. Ce qui n’aurait pas été gênant si la trame créait tout de suite du suspense. Mais l’auteur joue au début avec le lecteur en ne lui délivrant les informations qu’au compte-goutte. Sauf qu’à force d’attendre les gouttes, on s’ennuie.
Enfin, après environ quatre-vingt pages, le roman décolle ! Là, on a du suspense, des rebondissements, les pages se tournent vite. Et puis voilà que le soufflé retombe en un petit plop pathétique car c’est le retour de la mièvrerie de l’auteur. Cela papote, cela traine, cela s’écoute parler. Bref, l’ennui le grand retour. Du coup, pof, on referme le roman.

Laidie Pépète Sorcière Disco

Laidie Pépète Sorcière Disco, Christine Naumann-Villemin, Stéphane Sénégas, Kaléidoscope.

LaidiePepete_okC’est l’histoire d’une affreuse sorcière, tellement laide et méchante qu’elle n’arrive pas à attraper d’enfants. Pour les attirer, elle décide de se lancer dans le show-business et de les épater avec une chanson endiablée, pleine de rock et de olé-olé.
L’histoire de cette sorcière qui entame une grande transformation pour réussir à séduire des petits se savoure à chaque étape. Le lecteur prend en effet plaisir à voir l’affreuse devenir moins vilaine, la méchante à s’entrainer aux gammes et aux pas de danse. Pas de toute, c’est le rire assuré lors de la lecture. Les illustrations accompagnent bien le comique mais manquent parfois de détails. Les grands fonds colorés sont parfois monotones. Aussi, la police choisie n’est pas la plus aisée pour la lecture. Toutefois, il est certain que cet album divertira très certainement de nombreux lecteurs. De quoi frémir de plaisir !

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Mô-amour

Mô-amour, Claude Ponti, L’école des loisirs.

Mo_namourUn jour, Isée et Tadoramour son doudou ont un accident de voiture. Les parents d’Isée s’envolent très haut. Isée se retrouve alors à devoir construire une maison avec la carcasse. Elle rencontre alors Torlémo qui, très gentiment, lui propose de jouer à la balle avec lui. Sauf que la balle, c’est Isée.
C’est album aborde avec une très grande justesse dans le choix des mots la violence que peuvent faire subir certains adultes aux enfants. On voit que, derrière la gentillesse présumée, c’est en réalité une maltraitance qui fait des bleus. Et la colère d’Isée est alors très grande et très forte et Claude Ponti écrit cette phrase extraordinaire, très réaliste : « je te tue dans ma vie, je te tue dans mes souvenirs, je te tue dans ton avenir, je te chasse d’eau, je te poubelle, je te hais, je te couche-culotte pleine ! Meurs, menteur ! Pourri ! » Alors, dans les illustrations, ce méchant aux drôles d’intonations, étonnement bébéifiantes, meurt en effet.
On retrouve aussi au fil de la lecture des thématiques classiques de Claude Ponti : des monstres, des portes, des mots tordus, bref, tout ce qui fait que l’on aime Claude Ponti.
Encore un très bel album en format paysage qui se lit et se relit sans fin et s’apprécie tout autant à chaque lecture.

Mon ami Arnie

Mon ami Arnie, Jeremy Behm, Syros.

mon ami arnieUn ado a économisé pendant des mois pour offrir LA bague à la fille de ses rêves. Et voilà que le seul, l’unique, l’exceptionnel jour où il emporte l’argent sur lui pour aller l’acheter, il tombe sur une bande qui le dévalise de toute sa précieuse fortune. Adieu bague de ses rêves. Ce n’est pas tout : un tueur en série sévit en ville. Quel rapport ? Chut… la réponse dans le roman.
Ce roman est une bombe ! Il mérite tous les coups de cœur possibles.
Parlons de l’histoire : un tueur, des ados, un brin d’amour, du racket, un cambriolage. De l’action, de l’intense, des rebondissements.
Parlons du style : un humour décapant, un suspense haletant, des personnages intenses.
Parlons de la rencontre des deux : un grand boom littéraire !
Roman dévoré d’une traite. A se procurer de toute urgence !