Zouck

Zouck, Pierre Bottero, Flammarion jeunesse.

zouckAnouck adore la danse. Le jour où elle entend un professeur parler de ses rondeurs, la jeune fille décide de perdre du poids. Mais jusqu’où s’arrêter ?
Dans ce roman, la spirale est parfaitement bien amenée. On voit bien comment la jeune fille tombe dedans naïvement, décide sans savoir comment, et se retrouve ensuite coincée à l’intérieur. L’anorexie est traitée avec une grande justesse et les personnages, même secondaires, sont tous riches et intenses. Le lecteur est alors nécessairement touché et incité à réfléchir. Aucune fausse solution miracle n’est proposée mais le dénouement conserve une grande justesse tout en abordant la sortie possible. Voilà un roman court et intense qu’il faudrait conseiller à tous les adolescents.

Sans prévenir

Sans prévenir, Matthew Crow, Marie Hermet, Gallimard Jeunesse, Pôle fiction.

sans prevenirFrancis a une leucémie. Voilà. Cela arrive comme ça et personne n’y peut rien.
Encore un roman sur le cancer ? Alors… clairement : oui. Je ne peux même pas tenter de tourner le concept autrement : oui, c’est un énième roman sur le sujet, oui, il y a de l’humour pour alléger un peu le thème mais le pathos est tout de même en bonne dose, oui, les originalités sont peu nombreuses. Le problème est que j’ai même pu deviner le dénouement dès les premières pages tant les structures de ce genre de texte sont souvent similaires. Toutefois, je dois avouer que j’ai lu le roman très vite, sans m’ennuyer, en me laissant porter. Car on peut faire du convenu mais le faire correctement. C’est donc ici le cas. Voilà un roman sur le cancer : attendez-vous précisément à cela.

Le journal malgré lui de Henri K. Larsen

Le journal malgré lui de Henri K. Larsen, Susin Nielson, Valérie Le Plouhinec, Hélium.

Le journal malgré lui de Henri K. LarsenHenry vit seulement avec son père depuis le drame. Et il doit voir un psy, même si ce dernier est bidon et qu’Henry n’en a aucune envie. Car comment retrouver le sourire après un tel incident ?
Encore une fois, Susin Nielson s’attaque à un sujet fort, à un drame, à une reconstruction. Moins d’humour au rendez-vous que dans d’autres titres de l’autrice mais tout autant de talent pour narrer l’inénarrable, et toucher, surtout, de plus en plus au fil des mots et des pages. Le sujet du harcèlement est parfaitement bien abordé, le deuil aussi. Et l’ensemble forme un récit puissant qui ne peut se résumer mais se doit d’être conseillé. A dévorer donc.

La sélection, Tome 1

La sélection, Tome 1, Kiera Cass, Madeleine Nasalik, Robert Laffont, R.

La sélection, Tome 1.jpgAme est amoureuse. Alors elle n’a aucune envie de participer à la Sélection, même si cela lui permettrait de mettre sa famille à l’abri du besoin. C’est donc à contre-cœur qu’elle dépose sa candidature. Et, surprise, son nom est appelé. La Sélection va commencer.
Ce roman peut rappeler d’autres dystopies et concepts déjà connus. Un mélange de Hunger games et de la série Unreal. Bien sûr, il y a deux garçons, des querelles, des doutes. Et un prince un peu cruche. Mais cela fonctionne car l’écriture fait naître le suspense. Du coup, on a envie de poursuivre avec le tome suivant pour savoir jusqu’où le concept est poussé.

La boîte à musique, tome 2, Le secret de Cyprien

La boîte à musique, tome 2, Le secret de Cyprien, Gijé, Carbone, Dupuis.

La boîte à musique, tome 2, Le secret de CyprienNola ne peut plus attendre : elle retourne à Pandorient. Mais voilà qu’une histoire de racket vient gâcher le plaisir de ce retour dans ce monde. Heureusement, Nola va aider à résoudre les problèmes.
L’histoire de ce tome 2 est close. On peut regretter que le fil rouge général ne soit pas poursuivi et que l’intrigue soit centrée uniquement sur une enquête fermée. Le racket est certes un peu intéressant mais le monde féerique est un peu laissé de côté. C’est dommage car la série perd de son charme et je ne suis pas certaine d’avoir envie de poursuivre avec le tome 3 s’il est lui aussi clos sur lui-même.

Toute la vérité sur Ella Black

Toute la vérité sur Ella Black, Emily Barr, Nathalie Bru, Casterman.

Toute la vérité sur Ella BlackElla Black fait tout pour éviter sa part démoniaque. Car lorsque Bella prend le dessus, elle détruit tout. Un jour, ses parents l’emmènent soudainement à l’autre bout du monde. Pourquoi ? Aucune raison ne semble plausible. Mais Ella va vite découvrir l’inattendue vérité.
Après le succès de Flora Banks, je me doutais que l’auteure allait encore me surprendre. Et j’avais raison ! Car le roman évolue toujours là où l’on ne l’y attend pas : les rebondissements sont permanents, le fil conducteur se tord et se noue et le lecteur halète de la première à la toute dernière page. On adhère parfaitement au personnage principal et on frémit avec elle au fil de ses aventures. On aurait pu certes se passer du côté amour cucul inutile, mis là juste pour faire de l’ado. Nul besoin de ça pour créer un bon suspense, que l’auteure réussit d’ailleurs brillamment.
Voilà donc une nouvelle aventure riche en surprises, qui se dévore avidement. Vivement la prochaine !

Rouge sang

Rouge sang, Melvin Burgess, Philippe Loubat-Delranc, Gallimard.

Rouge sangDeux clans s’opposent. Deux familles se font la guerre. Et si le don d’une fille pouvait tout réparer ? Mais est-ce seulement possible de réinstaurer la paix dans ce monde dévasté ?
Au sein d’un univers dystopique apocalyptique, Melvin Burgess raconte l’horreur. Cela va des scènes de sang à des relations non consenties. Cela passe pas une multitude de tortures, tant physiques que psychiques. La guerre des clans, le sujet est connu… et pourtant quel tour de force que d’innover au sein du déjà-vu, de faire frémir, de captiver. On est plongé dans un univers trop sombre, on peine à retrouver l’oxygène nécessaire au souffle, on lit en apnée et dans l’obscurité. C’est prenant et envoûtant mais je reconnais que le plaisir de quitter l’œuvre est grand : il fait bon d’aller ensuite respirer le grand air et voir des amis. Chance que nos personnages n’ont, assurément, pas.

Etoile, tome 3, Le feu sacré

Etoile, tome 3, Le feu sacré, Marie-Claude Pietragalla, Michel Lafon.

Etoile, tome 3, Le feu sacrCe sera bientôt l’heure des démonstrations de décembre. Mais il va aussi y avoir des auditions pour un ballet. Manque de chance, Marie a de la fièvre.
Ce troisième volet est dans la continuité des précédents. On retrouve à la fois la magie de l’opéra et la cruauté de la discipline. Et lorsque la maladie s’en mêle, tout se complexifie. Le roman est toujours très agréable à lire mais le regret est le même que dans les tomes précédents : je ne comprends pas pourquoi l’auteure accélère à chaque fois les dénouements. Mieux vaut soit raconter davantage de péripéties dans un tome plus volumineux, soit s’arrêter et garder la suite pour le prochain. Car on a sans cesse cette disproportion du temps : on étire en longueur sur tout le livre et on ramasse de nombreux faits sur les toutes dernières pages. Hormis ce choix de construction, la série continue d’être dans la justesse et sait renouveler l’intérêt du lecteur : à suivre donc.

Tout est vrai

Tout est vrai, Lygia Day Penaflor, Marie Cambolieu Albin Michel.

Tout est vraiFatima a écrit un roman en se basant sur des faits réels. Les « personnages » témoignent.
On aurait pu se douter en voyant la couverture que le roman était girly cucul. Eh bien c’est exactement le cas. C’est de la chicklit sans grand rebondissement, du Pretty Little liars sans mort, de la platitude donc. Bref, se fier à la couverture a parfois du bon.

Ce soir je le quitte, Ce soir je le fais

Ce soir je le quitte, Ce soir je le fais, Cathy Ytak, Rouergue, doado.

Ce soir je le quitte, Ce soir je le fais.jpgUne même soirée. Des ados. Une veut rompre. Un espère le faire, enfin.
Dans ce court roman, on découvre deux pensées de personnages. Totalement différentes, elles sont pourtant réunies le temps d’une soirée. Cathy Ytak sait trouver les mots pour bien retranscrire le tumulte des pensées complexes de deux ados en soirée. On dévore ces pages, avide de savoir ce qu’il va advenir de ces deux destins. Un seul regret aux deux dernières pages (deux car le roman a deux côtés et donc deux fois une dernière page) : qu’il n’y ait pas encore d’autres côtés pour découvrir de nouveaux portraits de personnages.