Il est juste que les forts soient frappés

Il est juste que les forts soient frappés, Thibault Bérard, Editions de l’Observatoire.

Il est juste que les forts soient frappésJe n’avais pas voulu lire la quatrième de couverture, j’avais bouché mes oreilles aux interviews et posé mon regard ailleurs que sur les articles qui inondaient mes réseaux sociaux. Car, on le sait tous, lire le premier roman de quelqu’un que l’on connait est toujours compliqué. Je ne savais donc absolument pas quel était le genre du roman, l’histoire, le style. J’ai donc ouvert le livre, totalement prête à plonger en essayant de ne pas chercher à voir l’auteur. Et là, bam, la dédicace. Et tout de suite, le tilt survient. Un ohoh dramatique. Car un roman autobiographique, je ne m’y attendais pas. Le style non plus d’ailleurs. Car je connais les phrases de l’éditeur mais je méconnaissais l’humour, le rock, le punch de l’auteur. Et la lecture commence alors avec une grosse claque. Je ne peux bien sûr oublier l’auteur, puisqu’il est là, partout, avec un prénom si proche que ç’en est indécent de tenter de l’éclipser. Suis-je conviée à lire cette intimité ? A découvrir la souffrance que je sais annoncée ? Car je connais l’histoire, je sais le dénouement, non parce qu’il est révélé dès les premières pages mais parce que j’ai suivi son fil d’actualité. Et la lecture commence. Inondante. Étouffante. Il faut faire des pauses, il faut s’extraire. Et quel humour ! Quelle vie, au fil des pages ! Jamais une expérience de lecture ne fût si intense car je me sens proche à chacun des instants passés. Je revis les publications, je revois les photos qui se sont à jamais gravées en moi. Et quel égoïsme, paradoxalement, de songer à moi devant les lignes de Tibo qui a retrouvé son h et son ault. Bien sûr, son livre était nécessaire, essentiel. Et quelle claque, on y revient, pour le lecteur. Maintenant, belles vies à vous, chers Théo et Cléo.